SOUILLY A TRAVERS LES AGES

A l’époque mérovingienne ce village était appelé Sauliaco-Voco, puis Solari en 962,, Solidiacum de 962 à 1061, ensuite SolLesit en  1047, Sosi ou Soli en 1049, Soliacum au 11ème siècle, Soizy en 1127, Soleium en 1141, Solleum en 1157, Solleum ou Sollei en 1157, Solleium de 1171 à 1756, Soliolum en 1175, Solium en 1179, Soulliacum en 1200, Soulluer en  1235 , Soilliers en 1330, Soulières en 1358, Soullier ou Souillez en 1388, Souilliers en 1515, Souilliers en 1529 à 1601, Soillerioe , Soillières, ou de Souilleriis  en 1642,, Soilleres en  1656, Souilli en 1707, Soilerioe en 1738, Solerium en 1749,  pour arriver aujourd’hui à Souilly. Autant de noms qui font référence au Soleil Notre bourg, chef-lieu de canton, situé à 20 km de Verdun, 37km de Bar-le-Duc, 29 km de Saint-Mihiel, suit le cours de la Cousances. Il était déjà répertorié à l’époque Gallo-Romaine. Tous ces noms nous sont rapportés par des pièces de monnaie trouvées dans le sol lors de différent travaux de creusement ou dans des textes que nous ont laissé les prévôts dans leurs comptes d’époque. En effet notre village était une prévôté des Comtes de Bar. A ce titre ce village, doté d’un château, a vu passer plusieurs seigneurs de haut rang. A cette époque, Souilly au titre de la prévôté, était autorisé à lever l’impôt. En 1399, La prévôté se composait de 12 communautés : Souilly, Dugny, Ancemont, Mahérons (Monthairons), Belleray, Saint-André, Osches, HeIppes, Mondrecourt, Issoncourt, Rambluzin et Souhesmes

Au XIVe siècle, la vaste forêt de Souilly servait à alimenter la cour du Duc de Bar en venaison.

En 1556, le prévôt de Souilly fit arrêter des individus qui taillaient et abattaient des chênes dans le bois dit de Heippes. Plusieurs arrêts de cette époque, rendus par les juges de Bar, nous ont été transmis : ainsi en 1418 l’exécuteur des hautes œuvres de Bar toucha salaire pour avoir exécuté au moyen de la corde  Thirion de Laheycourt, en 1542 ce même exécuteur fut appeler pour fustiger et battre de verges les dénommés Bactillet et Lefebvre, condamnés pour leurs démérites. En 1567 le tourier et questionneur de la Tour-juré de Bar fut appelé à Souilly pour condamner sieur Geoffroy, convaincu d’avoir commis un vol à l’église de Souilly, à être fustigé et au bannissement, la corde au cou, il dut crier « merci à Dieu et à Monseigneur le Duc » ; les condamnations de cette époque pouvaient être multiples : pour vols, Jean Etienne fut fouetté, marque de 2 barbeaux au fer sur une épaule et banni à vie. Nicolas Basle fut pendu aux fourches patibulaires de Souilly pour assassinat. Alix Marchal fut mise à la question, exécutée à mort et brulée à Souilly pour sortilège, accusation qui allait bon train à cette époque et permettait aux gens de justice de récupérer le patrimoine de la personne qu’ils faisaient condamner !

En 1569, le roi Charles IX, accompagné de sa mère, séjourna dans le château de Souilly qu’on fit réparer pour l’occasion.

En 1582 les écrits du prévôt Jean d’Olivier nous apprenne que l’année ne commencera plus le samedi veille de Pâques mais le 1erjanvier, ordre prescrit par l’édit de Charles III.

En 1635 le village était devenu si peu sur et si dangereux qu’il fut abandonné par ses habitants, ne restant occupé que par une garnison de cavaliers. Comme presque tous les villages de la prévôté, Souilly resta inhabité pendant plusieurs années.

En 1645 le receveur ne put se faire payer les impôts tant la misère sévissait ! Toutes les calamités se succédèrent : famine, peste, pillage, incendie et en 1647 inondation !

A cette époque l’administration municipale se composait d’un mayeur (maire), d’un lieutenant (adjoint) et de 6 échevins de justice (conseillers).

Souilly possédait aussi une gruerie (administration forestière) composée du prévôt, d’un arpenteur et de 6 forestiers dont le salaire annuel était de 20 francs. La gruerie était composée de 15 bois formant un ensemble de 4000 arpents dont chaque année on vendait 80 arpents en recrue de 35 à 40 ans. Elle fut supprimée par l’édit de décembre 1747.

Le duc de Lorraine était propriétaire des fours banaux de Souilly, Saint-André et Osches, ainsi que du château et des étangs « dit le vieil, le grand et le petit », de la halle haute et basse et de la place environnante dont les habitants jouissaient pour une redevance annuelle de 4 gros 8 deniers de rente.

Sauf les gens d’église, de la municipalité, les veuves, les enfants et les mendiants tous les habitants payaient en impôt un gros par an pour la bourgeoisie, une redevance pour les maisons dépassant 5 verges en largeur : 25 maisons étaient chargées de cens ou impôt en argent ou en chapons. Jusqu’au XIIe siècle les habitants étaient obligés de cuire leur pain dans les fours banaux sous peine d’amende de 60 sols (le premier habitant à cuire sons pain en sa maison fut un certain Perrin Michelet qui du s’acquitter d’une redevance annuelle de 20 sous)

Ce n’est que vers 1660 que le village commença à se repeupler et que certains qui l’avaient abandonné, se hasardèrent à y revenir.

Le château de Souilly fut l’un des plus exposé aux vicissitudes En 1335, il fut entouré de palis, de haies et de défenses, un pont-levis lui fut apposé pour être protégé . Plus tard on lui construisit un mur d’enceinte, depuis la cour de la chapelle jusqu’à la cour de le cuisine et on mit en état la défense de la fontaine qui se trouvait devant. Vingt en plus tard, après la remise en état de l’entrée c’est la chapelle qui fut détruite par le feu. Durant les périodes d’incertitudes nombre de personne y furent enfermées.

Au début du XVe siècle, les moyens de défense se composaient de grosses arbalètes, de couleuvrines, de poudre et de plomb. En 1634 fut acheté un missel, des chasubles, étoffes, nappes… pour célébrer des messes en la chapelle Sainte Catherine du château. Si on ne sait pas exactement la date de sa destruction, on sait que le château existait encore en 1649.

C’est vers 1730 que fut construite la grande route de Bar à Verdun, en prenant 115 arpents dans le bois du Fays ; les habitants devant s’acquitter d’une taxe annuelle de 115 francs barrois.

Le moulin à vent qui existait sur la côte à Moulin (aujourd’hui commune de Heippes) a tourné jusqu’en 1787.

De l’ancienne église du village, datant du moyen-âge il ne reste plus rien. Elle avait été établie au commencement du XVe siècle. En 1649 le doyenné de Souilly se composait de 23 paroisses relevant de l’archiduché de l’Argonne. L’église actuelle fut commencée par la tour en 1832, la nef a été élevée en 1865, elle a conservez pour patron Saint-Martin.

Le bourg est bâti sur la Cousances, ruisseau qui prend sa source dans la plaine de Souilly et après 29 km se jette dans l’Aire. Ce ruisseau eut pour nom Super Cosantiam flabosam et Consianta en 962, Cosianta en 980, Cosantia fluviolus en 1049, Super Cusantiam en 1642, Couzance en 1656, Cuzantia en 1738.

Vers 1800 il existe à Souilly : un tribunal de paix, un receveur des postes, un receveur des contributions indirectes, un bureau d’enregistrement et des domaines, une brigade de gendarmerie, un bureau de bienfaisance, deux salles d’école et une salle d’asile. Deux notaires et un huissier sont en résidence au village, ainsi qu’un percepteur des contributions directes, un agent-voyer, un libraire, un cafetier, etc….

Le plus ancien registre d’état civil déposé aux archives date de 1642.

Les revenus de la commune en 1880 se sont élevés à 11,520 francs. Les produits dominants sont : pour l’industrie : le bois de brosses et le bois de construction et pour l’agriculture : les céréales. 2 foires annuelles se tenaient au village et un marché tous les mardis.

A cette époque la population de Souilly reste constante : 814 habitants en 1804, 815 en 1824, 885 en 1830, 956 en 1845, 904 en 1861, 888 en 1872 et 824 en 1876.

Les personnes les plus illustres nées à Souilly :

-Pierre-François Gossin, député de la convention, né le 20 mai 1744, mort sur l’échafaud révolutionnaire le 22 juillet 1794 (4 thermidor, an II)

-Jean-Baptiste Harmand né le 10 novembre 1751, il fut avocat, juge de paix, député, membre de la convention, commissaire aux armées, membre du comité de sûreté générale, commissaire extraordinaire aux Grandes-Indes, membre des Cinq-Cents et du conseil des Anciens, premier préfet du Haut-Rhin, mort à Paris le 24 avril 1816.

-François-Louis Morland devenu colonel -général des chasseurs à cheval de la Garde Impériale après s’être engagé en 1791 comme volontaire dans l’armée. Il fut promu général sur le champ de bataille d’Austerlitz où il trouva la mort. Il est enterré sous l’autel dans le choeur de l’église du village.

Quelques maires connus de la commune :

-Collin Longuet mayeur en 1401

-Harmand Jean-Dieudonné de 1766 à l’an IV de la république (sous la révolution)

-Gossin Charles-Honoré de l’an VIII à l’an XIII

-Hénet du 6 nivose an XII au 28 avril 1815

-Létoulat Jean-Pierre de 1815 à février 1817                

-Louis de 1817 à février 1826

-Létoulat Jean-Pierre de 1826 à septembre 1846          

-Michel Louis-Alexandre de 1846 à 1866

-Mazilier Dider-Vital de 1866 à 1872

-Gauvain Jean-Nicolas-Louis de 1872 à 1878

-Mazilier Dider-Vital de 1878 à 1879                            

-Bertrand Jean-Paul en 1879

-Jolly Paul 1889                                                        

-Létoulas Thomas en 1892

-Jolly Paul de 1895 à 1934                                           

-Jolly Pierre de 1935 à 1945

-Legardeur Henri de 1945 à 1947                                   

-Jolly Pierre de 1947 à 1969

– Langlais Roger de 1969 à 1971                                     

-Jolly  Jacques de 1971 à 1977        

-Florimont Claude de 1977 à 1983                                    

-D’Arbonneau Christian de 1983 à 2000                           

-Vernier Hubert de 2000 à 2008                                     

-Habart Christine mars 2008 à 2020

-Lantreibecq Armel mars 2020

L’Eolienne Bollée

En 1896 une épidémie frappa le village, il fut vite découvert la responsabilité de l’eau des puits de mauvaise qualité, polluée par les animaux. Le maire et son conseil prirent alors la décision de palier à ses problèmes en installant un système qui permettrait de filtrer l’eau potable. Le choix s’est porté sur l’éolienne conçue par Ernest-Sylvain Bollée, fondeur de cloche originaire de Lorraine, inventeur en 1868 de cette turbine à vent, destiné à remplacer le pompage manuel. Il utilisa aussi une autre de ses inventions dont le brevet avait été déposé 11 ans plus tôt : un bélier hydraulique permettant d’élever l’eau à une grande hauteur puis, après de nombreux essais, ajouta ce qui fit le succès de son éolienne : un petit rotor de pivotement ou “papillon orienteur” (non visible sur la photo) qui permettait à la turbine de se placer dans le vent. Celui-ci, en pivotant sur son axe, pouvait également stopper l’éolienne en cas de trop fortes rafales

Cette éolienne fut donc installée sur la commune, elle permit de pomper l’eau venant de la source du château, de la monter jusqu’à un réservoir situé à côté de l’église, point le plus haut du village et de redistribuer par gravitation l’eau dans toutes les habitations. Souilly en 1901 fut un des premiers villages à être pourvu d’une distribution d’eau sur l’évier (ou la pierre à eau). Ce monument est encore visible aujourd’hui, elle fait la fierté du village et est un petit peu son emblème.

L’EGLISE SAINT-MARTIN et SON ORGUE

Edifice : Eglise néo-gothique construite en 1832 pour le portail et le clocher et 1865 pour la nef.

L’ Orgue: 1887

Peu après avoir été installé le 2 août 1885 comme curé de Souilly , l’abbé  Alphonse-François Tirlicien s’occupa de faire construire un orgue. Le 5 février 1887, il écrivit à la maison Jacquot-Jeanpierre & Cie, de Rambervillers, qu’il souhaitait faire l’acquisition d’un petit instrument comme celui de Chattancourt, construit parJacquot en 1874. Il ne tarda pas à recevoir une réponse, puisqu’il indiqua le 2 mars 1887 que l’orgue projeté par Jacquot était trop cher, qu’il ne fallait pas dépasser 8000 fr et qu’il préférait renoncer au Salicional et à la Doublette au grand-orgue, ainsi qu’à la Voix céleste et à la flute octaviante au récit (tuyaux  de l’orgue). Pourtant il dut changer d’avis, puisque l’orgue fut finalement construit selon le projet initial pour 9050 fr. Il devait d’abord être livré pour la Saint-Martin, mais il ne put être inauguré que le 25 décembre 1887 par l’abbé Vannesson.  Il fut entièrement payé par l’abbé Tirlicien : sa construction n’apparaît même pas dans les déibérations du conseil de fabrique et lors du départ de l’abbé Tirlicien pour Revigny, en 1892, la fabrique le remercia “pour l’orgue dont il lui a gracieusement fait don”. Le 27 janvier 1906, il fut estimé à la somme de 6000 fr par le percepteur chargé de l’inventaire. Epargné par la premère guerre mondiale, malgré la proximité du front, l’instrument est resté entièrement authentique et constitue l’un des orgues les plus intéressants de l’arrondissement de Verdun.

Description  – du  Buffet :

Le dessin en couleurs de la boiserie néo-gothique est encore conservé aux archives de la maison Jacquot. La façade est en chêne, alors que les parois latérales et arrière sont en sapin. Les côtés sont recouverts de peinture faux-bois. Du tissu rouge posé derrière les claires-voies. Il n’y a pas de plafond au-dessus de la tuyauterie du grand-orgue. La boîte expressive du récit est en sapin un peu vermoulu, avec jalousies horizontales à l’avant. Les tuyaux de façade sont en étain, avec écussons imprimés en ogive.

 Composition :           – de l’instrument :

Le grand-orgue (56 notes): Bourdon – Montre – Bourdon – Salicional – Prestant – Doublette – Trompette

Le Récit Expressif (56 touches au sommier) : Flûte Harmon- Gambe – Voix céleste – Flûte octaviale – Basson-hautbois

La Pédale (25 notes) : accrochée au grand-orgue

Les Sommiers : A gravure de chêne, de Jacquot. Tampons de laye encastrés, fermés par des vis de pressions en fer. Soupapes en chêne, numérotées au crayon, non collées, maintenues pas des guides en laiton. Ressorts en laiton, à boucles. Boursette en peau. Barres en sapin, recouvertes de peau, destinées à limiter la course des soupapes. Faux-sommiers en chêne.

            -2 sommiers pour le grand-orgue   – 1 sommier pour le récit

Une Console : clavier en chêne, frontons àn angle droit au grand-orgue et biseautés au récit

Transmission : mécanique non suspendu, à équerres. Tirage mécanqiue des jeux.

Tuyauterie : entièrement de Jacquot, de facture parisienne

Diapason : La à 440 Hz

Soufflerie : réservoir à 2 plis compensés, dans le soubassement, avec paralléllisme en fer. Pompes actionnées par un levier en bois, avec axe au sol. Ventilateur électrique à droite de l’orgue, sur la tribune, dans un caisson en sapin. Postages en plomb.   

           

LA MAIRIE

Bâtiment édifié en 1860 qui prendra toute sa dimension pendant la pemière guerre mondiale, en abritant le bureau de commandement de la 2ème armée pour la bataille de Verdun. Deux plaques commératives sont scellées sur la façade. La Mairie ne possédait aucune Marianne, M. D’Arbonneau, maire, au cours des vœux 1991, inaugura une Marianne tout en bois et en pied, exécutée en orme par le maitre Donzelli.

 

La Fontaine WALLACE

 Notre village possède devant  !a mairie, une fontaine, appelée Fontaine Wallace. Ce nom lui vient de Sir Richard Wallace, héritier d’une grande fortune, qui après la guerre de 1870 a fait construire plusieurs fontaines pour alimenter en eau la ville de Paris, suite à la destruction des acqueducs suite au siège de Paris. Ces fontaines sont concues par Wallace lui-même et fabriquées en fonte à  côté de Saint-Dizier par les fonderies du Val d’Osne. Le sculpteur choisi par Sir Wallace est le nantais Charles-Auguste Lebourg.

Le modèle de Souilly est un grand modèle inspiré de la Fontaine des Innocents, composée de 4 Cariatides, représentant la bonté, la charité, la simplicité et la sobriété.

Simplicité et Sobriété ont les yeux fermés; Bonté et Charité ont les yeux ouverts. elles représentent les 4 saisons : Simplicité symbolise le printemps, Charité l’été, Sobriété l’automne et Bonté l’hiver.